C’est en 2009, à la naissance de son fils, que Carine Obin choisit de quitter Paris pour s’installer en Ariège. Un retour aux sources, d’une certaine manière : son grand-père est de Massat, son conjoint est aussi originaire du coin. Pour elle c’était un tournant. L’envie d’une vie plus douce, plus en lien avec l’essentiel, une nouvelle aventure autant familiale que professionnelle. La qualité de vie n’a rien à voir avec celle que j’avais à Paris, surtout avec un bébé. J’avais envie de changement, et je ne me suis pas posé la question d’une opportunité professionnelle immédiate. Avant ce changement de décor, Carine avait déjà un long parcours derrière le micro : 17 ans d’animation radio, de modestes chaînes locales jusqu’à Radio France. Une carrière construite sur la passion, le goût des rencontres, la curiosité et une certaine adaptabilité.
En Ariège, elle prend d’abord contact avec les médias locaux : Sud Radio, La Dépêche et Radio Couserans basé à Saint-Girons où elle officiera quelques années aux côtés de Jean-Louis Péguillan, dans le journal local.
Un virage important s’opère en 2017, lorsqu’elle rejoint l’équipe du tiers-lieu Lab Place, à Oust. Une aventure collective qui commence un peu timidement pour elle.
Au début, je ne savais pas vraiment ce que je pouvais apporter à ce lieu et à cette dynamique. Ma seule certitude, le Lab Place devait exister !
En parallèle, Carine monte sa propre activité dans la communication, développe des projets très divers : accompagnement de jeunes, médiation, projets culturels, partenariats... Elle avance par étapes, par rencontres, avec beaucoup d’intuition. Elle se lance aussi dans quelques tentatives hors des sentiers battus, comme devenir narratrice pour livres audio.Tout n’a pas toujours fonctionné, mais elle a cherché, testé, appris.
J’avais été salariée toute ma vie. Là, il fallait tout réinventer. Heureusement, nous étions deux. Mon conjoint a été un vrai soutien.
Ce qu’elle apprécie ici, c’est le lien humain. Le fait qu’on puisse se croiser, se parler, échanger. Et ce sentiment qu’en Ariège, les idées peuvent devenir réalité, à leur rythme.
Ce n’est pas grouillant de monde, mais il se passe des choses. Il y a de la place pour réfléchir, pour créer.
Elle parle de l’Ariège comme d’une terre d’expérimentation et d’innovation, où les parcours sont souvent multiples, où les gens cumulent les casquettes et osent sortir des cases. Même si les financements pour les tiers-lieux sont plus fragiles aujourd’hui, elle reste optimiste : il y a ici une vraie énergie collective, une envie de faire.
Aujourd’hui vacataire au sein du Conseil Départemental, elle continue d’agir localement et s’investit dans des projets porteurs de sens.
Il faut y aller en confiance, avec humilité. Donner, recevoir. Et construire petit à petit un projet qui nous ressemble.
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